La voix et ses mystères
- va-ema
- 27 févr. 2019
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 févr. 2019
Je suis toujours fascinée par la vitesse à laquelle chaque personne se connecte à la puissance de sa voix.

Je n'ai presque jamais de chanteurs en séance, et voir dans leurs yeux la joie d'avoir connecté ce magnifique outil en eux me réjouit....
Pourquoi la voix ?
A chaque nouvelle séance, qu'elle soit individuelle ou collective, je sens l'appréhension des participants à l'idée de chanter. En France, puisque je ne m'avancerai pas sur les autres pays du monde, j'ai souvent remarqué que chanter est synonyme de honte, crainte de mal faire, auto-jugements très négatifs, et auto-censure. J'ai donné pas mal de cours de chants quand j'étais plus jeune, et presqu'à chaque fois les gens me disaient "j'adore chanter, mais je déteste ma voix et tout le monde me demande de me taire". Ca en dit long sur notre capacité à accueillir l'autre dans sa fragilité et son authenticité, sur notre propension à censurer l'autre dans sa joie d'être et de vivre, et bien plus encore... Il n'est pas question de débattre là dessus ici, mais simplement de dire que j'ai fait ce constat bien des fois.
Puis lorsque j'ai développé cette pratique du chant, ou plus justement "d'utilisation des cordes vocales pour produire un son", j'ai vu des gens très fâchés avec leur voix disant "détester chanter, et détester leur voix", les larmes aux yeux me dire "c'est la première fois de ma vie que j'entend ma voix"... Cela m'a donné envie de continuer. Je me suis dit, qu'il y avait quelque chose à découvrir avec cet outil à notre disposition.
Et ma surprise est sans cesse renouvelée. Chaque séance m'apprend quelque chose, les gens sont étonnants, formidablement beaux, et fascinants.
Approcher le mystère...
De quoi je parle quand je parle de mystère?
D'abord, je parle du grand mystère, celui après lequel les hommes ont de tout temps couru. Celui qui fait que les guerres n'ont cessé. J'aime cette appellation car elle me rappelle qu'au delà des dogmes (religieux ou scientifiques), en vérité, nous ne savons rien. Et je crois qu'il faut apprendre à vivre avec cette ignorance, cet inconnu vertigineux et si effrayant.
En chantant, je ressens souvent des choses, impalpables, subtiles, en moi mais aussi en ceux qui sont près de moi ou avec moi, je sens aussi ce qui est plus grand que moi. Et je sens qu'à chaque fois, il y a une part du mystère dans mon chant ou celui de l'autre.
J'aime l'image qu'en tant qu'humains nous ne sommes que des instruments de musique traversés par le souffle du grand mystère. Je le ressens particulièrement avec la voix. Comme si ce n'était pas moi qui chantait. Comme si "quelque chose me chantait". Ca a l'air pompeux comme ça, mais c'est au contraire pour signifier que tout cela n'a rien à voir avec une action égotique, mais bien un lâcher prise...
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